Le 1er mai sera le jour de la fête du travail mais surtout de la reprise du travail.
Le 1er mai, au plus tard, nous aurons repris notre travail habituel, y compris dans les écoles.
Dans quelles conditions ? Ce ne sera plus la peur au ventre mais la crainte de l’autre, durant plusieurs mois. Ce ne sera pas un retour de vacances, la peur sera passée par là, mais l’approche des départs en congés payés qui ne sera pas non plus comme les autres.
Nous parviendrons quand même à retrouver le soleil et la joie d’être vivants. Mais il y aura aussi tous ceux qui seront endeuillés. Et un deuil reste un deuil, parfois longtemps.
Je ne pense pas que l’on souhaitera faire les funérailles après cette longue période, ce serait trop douloureux. La reprise du travail sera déjà très difficile pour certains et pour certaines entreprises, ce sera à leur tour de fermer leurs portes définitivement et elles représenteront près de 10 % de l’ensemble des entreprises.
Il y aura eu 10 ou 12 000 morts et il y aura eu 100 000 entreprises en quelques mois, qui ne rouvriront pas leurs portes, faute de trésorerie. Car ce que promet l’État, ce n’est qu’un déplacement du paiement des charges, il aurait mieux valu les supprimer, du moins pour cette période.
L’État repartira avec 500 milliards de dettes supplémentaires auxquelles il faudra ajouter 50 000 milliards pour reconstruire l’outil de production de la France.
Comme après toute guerre, ce sera un outil neuf, mieux équipés, plus robotisé, et, je l’espère, déchargé du poids qui pèse sur le travail.
Si l’on veut que l’outil reparte vite, il faut lui en donner les moyens. Et ce sera au plan mondial une bonne occasion d’un changement des lois sur le financement des charges sociales pour toute l’Europe, des lois qui impactent le travail.
La Chine en sortira plus forte, alors que l’Europe et les États-Unis en seront affaiblis.
Le Covid-19 aura réveillé les Nations, aura montré à quel point notre indépendance était fragile. Ce sera, je l’espère, un bon réveil, sans rêve, si les mesures prises sont adaptées à la situation nouvelle. S’il s’agit de demi-mesures, ce sera un cauchemar de plus. Ces mesures devront être totales et non des mesurettes.
Nous avons des ressources mais il faudra retrousser nos manches et mettre tout le monde au travail. Ce sera difficile parce que la peur ne s’évapore pas avec le soleil. Il va falloir remettre tout le monde au travail et ce n’est pas gagné d’avance. Après la peur du virus, tout le monde aura compris que viendra la peur de perdre notre liberté et notre indépendance.
Nous avions une force de dissuasion militaire, à présent, il faut mettre en place une force de dissuasion économique. Plus jamais, il ne nous faudra choisir la solution de facilité et nous avons vu à quel point nous étions dépendants.
C’est toute notre manière de vivre qu’il va falloir changer avant d’être martyrisés par des puissances économiques qui ne respectent pas la règle du jeu et qui ne veulent même pas la connaître.
Espérons seulement que cette étincelle que nous venons de vivre, ne provoque pas un incendie de nouveaux virus. Dans le domaine sanitaire, il va falloir revoir la donne, il va falloir protéger et renforcer notre système immunitaire et, dans ce domaine, ce n’est pas une affaire d’argent, c’est une affaire de volonté.
Ce qui est le plus étonnant, c’est que nous savons le faire et je ne suis pas certain que l’on appliquera les nouvelles découvertes. Je ne suis pas certain que l’on ait compris qu’il vaille mieux éviter que de subir.
La peur, je l’espère, fera en sorte que nous soyons toujours prêts à la prochaine attaque, et elle viendra, de toute façon.
Il ne s’agit pas d’être pessimiste : pour une fois, soyons réalistes, face à l’évidence.