Le paradoxe

Le peuple français est un paradoxe a dit le Président de la République.

Mais le paradoxe que l‘on reproche au peuple est de faire ce que le Président lui a inculqué.

Non, les Français ne sont pas un peuple de paradoxe mais un peuple à qui on a offert la facilité pour défendre la vie.

Le vrai paradoxe, Monsieur le Président, c’est vous et vous n’écoutez que ceux qui ne vous apportent rien. Ils font de vous le premier de cordée à qui on obéit au doigt et à l’œil.

Les Français et plus en général les Occidentaux, ont reçu, depuis cinquante ans,  la grâce de la facilité. Il sera difficile aujourd’hui de les contraindre à l’effort, à l’esprit conquérant, à l’innovation, aux risques.

Aujourd’hui, dans les écoles, on ne fait plus d’effort : on fait un service minimum.

On essaie de constituer une connaissance au minimum, voire au rabais. L’école est un dû et le diplôme devient un cadeau et non le résultat de l’effort, de la recherche, de la connaissance.

Je sais que tout ceci ne va pas plaire mais la vie est d’abord une pente ascensionnelle. Certes, il y a des sportifs qui font cet effort et le peuple les regardent à la télévision et les applaudit dans leur fauteuil.

C’est un système qui s’est mis en place et tout le monde se plaint, en victime. Et de moins en moins de jeunes cherchent à gravir les sommets ou, tout simplement, l’échelle sociale.

On leur a dit que le diplôme ouvrait les portes. On a oublié de leur dire que de l‘autre côté de la porte, il y a une autre face du monde : la compétitivité et le poids de l’argent.

Et, pour faire son chemin, il faudra faire l’impossible, il faudra même parfois détricoter la loi qui a vieilli. Une fois la porte refermée, il y a la vérité, la vie, la compétition, si vous voulez franchir les étapes.

Tout commence à l’école mais pas seulement. La famille se doit d’inciter à l’effort et ce, dès le plus jeune âge.

Nos parents en portent la responsabilité. Se plaindre : à quoi cela sert-il. Même si vous êtes la victime. Personne ne vous plaindra.

Il ne faut pas toujours se glorifier d’être le premier ; c’est plus souvent que les autres ne sont pas très bons !… Et ils sont souvent à vos côtés, Monsieur le Président. Je sais qu’il est difficile de former un gouvernement. On prend plus facilement des politiques que des gens capables.

Le travail est le seul qui apporte le bonheur. La gagne, l’acharnement à faire avancer les choses et non simplement à appliquer le passé, tout ceci demande davantage d’effort. Aujourd’hui, quand on réalise, quand on cherche, quand on travaille, quand on gagne, on devient l’exception.

Je fais partie d’une famille de quinze enfants où l’on a appris à travailler, peut-être un  peu trop d’ailleurs.

Mais dès huit ans, il fallait se lever à 6 h du matin pour aller à la messe le dimanche et, toute la semaine, pour traire les vaches, avant d’aller à l’école. C’est peut-être ce qui a fait de la famille LECLERC, une exception qui a fait de ses enfants des personnes qui ont pensé aux autres d’abord et à eux après.

Il est vrai que c’était la guerre ou, tout du moins, une période de la guerre mais, aujourd’hui, Monsieur le Président, vous nous avez dit que nous étions en guerre : nous ne sommes pas à l’heure de juger, nous sommes à l’heure de gagner la grande bataille de la mondialisation. Elle fera des ravages car l’Occident n’est pas prêt à combattre face à l’Orient.

Non, la France n’est pas un paradoxe, elle est simplement ce qu’on en a fait. Il est probable que les mois et les années qui viennent nécessitent une certaine révolution en commençant par une révolution culturelle, une révolution du bon sens, une révolution du financement de la Sécurité Sociale.

Il faut toujours commencer par le premier barreau de l‘échelle si l’on veut monter. Et la France mérite bien cet effort.

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