Dans nos Grandes Ecoles, on apprend l’ « hier », mais aujourd’hui, il nous faut apprendre le « demain ».
Apprendre l’ hier servira peut-être mais, à la vitesse de nos nouvelles générations, nous ne devons même plus apprendre l’ « aujourd’hui « , mais plutôt le demain que l’on connaît déjà, que l’on construit déjà et que l’on verra sur le marché dans quatre ou cinq ans.
C’est cette technique-là qu’il faut déjà apprendre. Les découvertes d’hier ne seront sur le marché que dans cinq à dix ans. C’est valable pour la quasi-totalité des découvertes d’hier et d’aujourd’hui. Pour les inventions qui sont disponibles depuis quelques années, il leur faudra plus de dix ans pour être à la disposition de tout un chacun.
On doit apprendre l’ « hier » ou le « demain » mais, pour ce faire, il faudrait beaucoup plus de concertations entre l’hier et le demain auprès des ingénieurs, des inventeurs ou des chimistes et, dans certains cas, des théoriciens, que ce soit de l’électronique ou du quantique.
Les professeurs devront passer beaucoup plus de temps à apprendre qu’à enseigner. On me dit : il y a déjà des mises à jour. Mais c’est loin d’être suffisant et, pour bien apprendre aux autres, il faut vraiment le savoir soi-même.
Il est vrai qu’aujourd’hui l’électronique va faciliter la mise en route des projets ambitieux et pourra nous projeter dans trop de difficulté dans le demain
L’enseignant doit déjà tout savoir de ce que sera demain s’il veut apprendre à ses étudiants la pratique du demain. On doit enseigner aux étudiants toutes les possibilités que vont offrir les inventions d’hier ou d’aujourd’hui. Pour les étudiants, se placer déjà dix ans dans l’avenir, est un gage de réussite. Il doit être conduit, lui-aussi, à inventer le surlendemain. C’est tout l’intérêt de l’enseignement.
Les générations, aujourd’hui, vont défiler, l’une après l’autre, tous les dix ans. Et nous allons vivre jusqu’à 120, 130 ans. Et si nous ne voulons pas être mis hors de course, il nous faudra, à notre tour, réapprendre tous les jours. Et ceci est valable dans tous les secteurs d’activité quels qu’ils soient.
Plus rien ne sera pareil demain. On fabriquera l’énergie chez soi, dans l‘usine, dans l’entreprise. L’économie ne sera plus celle d’aujourd’hui ; elle sera celle du travail et seulement celle du travail.
Nous vivons actuellement dans une économie du passé en utilisant des lois ou des textes qui n’ont plus aucun sens.
Les étudiants d‘aujourd’hui auront à peine cinquante ans quand toutes ces nouvelles techniques seront le jouet des entreprises.
Il en sera de même pour notre santé. De la chimie, on sera revenu à la nature. Les grandes maladies auront disparu. La retraite sera à 75 ou 80 ans. Et c’est l’Etat qui paiera le social. C’est un bouleversement économique mais qui, en fait, ne sera qu’un ajustement indispensable dans le commerce international pour pouvoir être compétitif.
La machine facilitera probablement le travail mais il ne faudra pas compter éternellement sur l’effort multiplié en permanence, de l’homme. Il faudra que la machine et l’argent soient devenus des outils de plus en plus utiles et de moins en moins spéculateurs.
Dans moins de 5 ans notre vie ne sera plus la même. On ne vivra plus avec une épée de Damoclès sur la tête. La vie aura été prise en compte, le climat aussi. Et 5 ans, c’est demain matin. Alors, il faut déjà et rapidement enseigner le demain et mettre en place la possibilité d’un enseignement continu.
Mais le bon côté des choses, c’est que l’on aura enfin mis à sa place la vie et la nature. C’est l’essentiel. Oui, demain sera un nouveau monde et, ni les politiques, ni les financiers, n’arrêteront le tsunami qui est en train de se développer. Alors, ou ils se mettront eux-mêmes au diapason, ou c’est le peuple qui les amènera à la raison. Le politique fabrique des lois, des règlements, mais ces lois et ces règlements sont toutes appelées à être changées et il serait important qu’elles anticipent l’événement.
Que de changements ! Je voudrais bien encore être là mais il ne faut pas trop rêver. L’évidence nous ramènera à la raison.