Que peut-on faire pour conserver nos cerveaux ?

La condition principale c’est qu’ils soient fiers de leur pays et qu’ils croient en son avenir, et bien sûr au leur.

Je pense que les salaires proposés ne sont pas déterminants pour un jeune de 25 ans. Ces jeunes veulent pouvoir être écoutés, pris au sérieux, pouvoir aussi développer leurs idées et leurs découvertes au sein d’un pays pour lequel ils seront fiers de travailler.

Nos jeunes ont souvent des idées géniales, ce qui n’empêche pas d’être parfois contestés mais cela ne leur fait pas peur ; ils veulent pouvoir prouver qu’ils ont appris quelque chose.

Les jeunes doivent aussi regarder l’intérêt du savoir et de l’expérience de leurs aînés, parfois d’ailleurs très proches des idées nouvelles. Voir la société sous un autre angle peut être constructif, il faut que leurs aînés leur évitent de mauvaises rencontres, de mauvais pas à leur entrée dans le monde du travail qui n’est pas toujours celui que voudraient les jeunes.

Ne brisons pas leurs pensées, leurs découvertes, leur génie. Ne les payons pas en fonction de l’âge mais en fonction de leur savoir. En revanche, la société ne représente pas toujours ce qu’attendent les jeunes. L’argent n’est pas nécessairement leur objectif principal. Ils acceptent que ce soit leurs compétences qui soient l’élément déterminant de leur salaire.

Et dans un monde plutôt retors, ils sont de plus en plus nombreux à prendre le risque de créer eux-mêmes leur entreprise, leur start-up. Toutefois, là-encore, leurs aînés doivent leur faire éviter de se faire plomber pour le reste de leur vie. En France, notre système judiciaire n’accepte aucune erreur et vous condamne sans pitié, même à 20 ans. On ne donnera aucune nouvelle chance aux jeunes qui auront pris des risques. Ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres pays où un jeune qui échoue aura toujours une nouvelle chance. Notre système judiciaire doit être totalement revu sur ce point.

Il en est de même du système bancaire : un jeune fiché à une banque traînera ce boulet pendant une dizaine d’années.

C’est plutôt tout cet ensemble qui les fait fuir notre pays. Il est vrai qu’en France une seule entreprise sur quatre pourra poursuivre son chemin : quel gâchis ! Ne pourrait-on pas créer un système avec des sortes d’intermédiaires ou de médiateurs qui feraient le lien entre les banques, le judiciaire et ces jeunes. Il n’est pas normal que tous ceux qui ont pris des risques se retrouvent au  banc du tribunal, comme si le tribunal en savait quelque chose… Pire, ces jeunes peuvent se retrouver parfois totalement ruinés jusqu’à avoir mis leur chemise pour sauver leur entreprise.

Le Président Sarkozy avait fait un grand pas en ce sens. On pourrait espérer ou  imaginer que Monsieur Macron,  jeune Président, imagine un système différent du système actuel.

Notre pays ne croit pas en ces jeunes, les aînés croient parfois tout savoir et ne leur donnent pas leur chance. Notre système économique protège l’argent et détruit nos cerveaux. En tout cas, il ne donne aucune chance à tous ceux qui ne bénéficient pas de la possibilité d’avoir, dès le départ, des capitaux par une garantie extérieure, voire familiale. Autrement dit, les démunis resteront à l’écart et ce ne seront pas toujours  les meilleurs qui auront la chance d’être aidés. La banque parle beaucoup d’aider les jeunes mais elles aident ceux qui ont déjà de l’argent et rarement ceux qui n’en ont pas.

La spéculation, les monopoles, ouvrent la porte à certaines écoles mais donnent-ils à ces jeunes une chance de réussir ? Ne seront-ils pas durant des années des sous-fifres que l’on viendra voir tout de même,  en désespoir de cause.

Donnons à nos jeunes l’espérance mais acceptons aussi la réalité d’un monde qui évolue très vite, parfois plus vite que nos cerveaux. Donnons à nos pays la chance de pouvoir suivre le train de la mondialisation.

Malheureusement, dans notre pays, il nous faudra du temps pour changer les habitudes, il y a d’autres pays où les portes sont ouvertes. Alors ne nous étonnons pas que faute d’avoir voulu changer, nos jeunes s’en aillent.

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