Carrefour et le canadien

Un non catégorique de Monsieur Le Maire, Ministre des Finances, ne servira à rien.

La France n’a pas compris que 50% de ses entreprises fonctionnent avec des fonds de pension. Qu’ils soient canadiens, chinois ou russes, peu importe, le jour où les fonds de pension deviennent majoritaires dans une entreprise, ce sont eux qui en deviennent propriétaires.

La France n’a pas voulu mettre en place le système des fonds de pension. Alors on va les chercher ailleurs et, dans le cas de Carrefour, ce n’est pas seulement l’argent du Canadien mais l’argent de tous les fonds de pension que ce dernier souhaite.

Un simple jeu d’écriture suffit pour faire basculer la nationalité de l’entreprise.

A partir du moment où les fonds de pension ne sont pas interdits, n’importe quelle entreprise peut basculer à l’étranger du jour au lendemain.

Alors deux questions se posent :

  1. pour quelles raisons Carrefour a-t-il besoin d’un Canadien ou d’un autre ? Tout simplement parce que le système de gestion des Carrefour est un système intégré. Ceci ne permet pas d’être compétitif compte tenu des charges salariales qui lui incombent.
  2. pourquoi la France refuse-t-elle, d’une part de réduire ses coûts de production, et donc ses prix, mais surtout la création, sur son territoire, des fonds de pension ?

La situation est la même dans les pompes funèbres. Les deux grands groupes qui existent aujourd’hui, PFG et ROC-ECLERC (FUNECAP), ne vivent qu’avec les crédits de fonds de pension ou d’autres. Et si PFG est déjà  devenu canadien, il en sera de même de ROC ECLERC.

En France, le système intégré ne peut pas fonctionner.

Un supermarché, comme une agence de pompes funèbres, a besoin d’un patron et les charges salariales, dans un magasin intégré, son 30% supérieures à celle d’un magasin indépendant.

Tout ceci peut fonctionner pendant un certain temps en faisant peser le poids des charges sur le dos des fournisseurs. Mais cela n’a qu’un temps et il est certain qu’un magasin intégré ne peut être compétitif.

Les magasins indépendants qui existent, comme les Centres LECLERC, fonctionnent sans difficulté et sont super compétitifs. Pendant un certain temps, on peut croire que ce soit la puissance d’achat qui permette d’avoir des prix compétitifs. Mais dès que l’entreprise arrive à un certain niveau, ce sont uniquement le pourcentage réduit des charges et la présence d’un patron qui apportent au magasin de bons résultats.

C’est ce que j’avais mis en place à une certaine époque. C’est ce qu’a fait mon frère, Edouard, dans les centres LECLERC.

Aujourd’hui, ce ne sont que les magasins indépendants qui pourront survivre dans ces secteurs. En France, c’est le cas du Choix Funéraire. C’est le cas du Sublimatorium Florian Leclerc et de quelques autres chaînes d’indépendants.

Ce qui arrive aujourd’hui à Carrefour, c’est le résultat d’un développement trop rapide. Un développement organisé à l’origine par la famille Fournier, mais qui est devenu aujourd’hui un système intégré.

Amazon aura très rapidement des difficultés, le jour où il respectera les règles fiscales et sociales, qui sont imposées dans chaque pays.

C’est la conclusion que l’on peut apporter au problème de Carrefour. Mais ne vaut-il pas mieux changer de propriétaire que de disparaître ?

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