On peut faire des erreurs

Qui n’a pas fait d’erreur dans sa vie ? On peut faire des erreurs de stratégie sans pour cela que la responsabilité d’un pays, d’une famille, d’un homme, puisse être engagée.

Faire une erreur de stratégie peut parfois entraîner des difficultés, voire des catastrophes. Mais le but recherché n’est pas toujours dans la stratégie. Et ce qui est valable à un moment donné peut très bien ne pas l’être, ne serait-ce que l’année suivante.

Dans une entreprise, une erreur de jugement peut être fatale à un moment donné. Dans un contexte donné, mais dans un but qui n’est pas condamnable. On peut dire que l’on a fait des erreurs. Mais quand il ne s’agit pas d’une erreur qui mette en cause l’intérêt général, elle ne doit pas être pour cela excusable.

En ce qui me concerne, j’ai certainement commis des erreurs mais les erreurs servent souvent à corriger un avenir ; le tout est de ne pas faire toujours les mêmes erreurs. Et l’on peut aussi faire une erreur dans un contexte qui nous le commande.

La France a commis des erreurs, des erreurs techniques en 1938 en ne se dotant pas d’une armée mécanique. Aujourd’hui, la France commet une erreur en continuant à mettre des charges sociales sur le travail. Certaines erreurs peuvent être fatales : ce fut le cas en 1940-45 par manque d’armée mécanique. Ce sera fatal pour la France en ce qui concerne la protection du travail et le non-transfert des charges sur le budget de l’État. Mais ce n’est pas pour cela que ces erreurs soient condamnables, elles sont souvent faites sous influence, des influences souvent néfastes et très intéressées.

En France, la justice est représentée par le fléau d’une balance : quelle erreur, car on ne met jamais dans la balance le bienfait de tout ce qui a été fait, on ne recherche que la faute et l’on remplit nos prisons. Oui, on peut reconnaître ses erreurs, mais ce n’est pas toujours utile ; on peut très bien les réparer sans les reconnaître, parfois au prix fort.

La France est dotée d’un système judiciaire le meilleur du monde, mais ce judiciaire est fait pour appliquer des lois qui, malheureusement ne sont plus d’actualité. Faire appliquer des lois qui ont deux cents ans d’âge est une hérésie. Ne pas accepter d’appliquer le traité de Rome qui entraîne la primauté du droit européen sur le droit français est aussi une profonde erreur.

Ce n’est toutefois pas le cas de tous les juges. Il y a aussi des juges qui n’ont jamais connu  le Traité de Rome et, parfois, méconnaissent certaines nouvelles lois, bonnes ou mauvaise. Et la justice est plus souvent une affaire de bons sens et d’évidence qu’une affaire de faits.

DAVANTAGE DE POLICE, DAVANTAGE DE SANCTIONS, DE PRISONS…

Toujours davantage de police, toujours plus de sanctions, toujours plus de places de prison. Une fois encore, a-t-on cherché les causes de cette situation ? Comme toujours, il y a une cause à ce laisser-aller.

Je pense humblement que tout commence par les parents qui se sont laissé submerger par leurs enfants, qui oublient leurs devoirs. Ces parents, c’est la justice et la loi qui  leur a enlevé toute autorité. Il ne faut pas s’étonner que des jeunes fassent n’importe quoi. L’État fait n’importe quoi, alors pourquoi pas eux ?

Je pense que les enseignants n’arrivent plus à se servir de leur autorité. Il faut aussi accepter que les enfants profitent d’un professeur qui n’est pas nécessairement le meilleur et de parents qui ont autre chose à penser. Le respect des uns et des autres a disparu. Le respect de la vie n’est plus une priorité. Il est vrai que dans certaines religions la vie côtoie la mort ; c’est aussi un problème de civilisation.

À présent, ce sont souvent les enfants qui décident dans le milieu familial mais ce sont aussi eux qui décident de leur vie à l’école. Ne croyez-vous pas qu’il faille en chercher les causes et les solutions ? Alors on vous dira : oui, mais il faut une décision collégiale. 

C’est ainsi qu’on n’arrive plus à avoir d’autorité, ni au  niveau de l’État, ni au niveau de la famille, ni au niveau de l’école. Les enfants sont persuadés qu’ils ont tous les droits et il faut reconnaître aussi que les parents ne montrent pas toujours l’exemple, pas plus que l’État, pas plus que les professeurs.

L’autorité ne se décrète pas, l’autorité à d’autres sources, en commençant par la compétence. Il est toujours plus facile de dire oui que de dire non ; cela fait parfois mal au cœur de refuser quelque chose à un enfant, mais c’est souvent nécessaire.

Il faut que tout le monde comprennent que l’on est dans une collectivité, dans une civilisation, qui a ses règles et parfois je serais tenté de dire qu’on ne leur enseigne pas la notion de travail dès le plus jeune âge. Quelqu’un de compétent reçoit toujours en échange une autorité. L’autorité s’acquiert par l’admiration.

Y a-t-il des solutions ? Au niveau de l’État sûrement, au  niveau des professeurs sûrement ; au niveau des parents, c’est à l’État de redonner l’autorité aux parents.

Un professeur qui connaît bien son sujet, qui sait enseigner, qui sait transmettre, sera toujours respecté. Un chef d’État qui ne fait que des demi-mesures ne sera pas respecté.

Il faut un temps pour tout : pour les parents, il y a le temps du travail, il y a le temps de l’amour et il y a le temps nécessaire pour apprendre aux enfants les fondements de la civilisation. On a l’impression qu’on laisse aux enfants la possibilité de tout dire et de tout faire. On a l’impression que de savoir dire bonjour, merci, au revoir, est une déchéance. Voilà déjà trois mots qui peuvent inspirer l’autorité.

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