Les EPR (centrales nucléaires) sont une solution du passé

Construire six nouveaux EPR en France, tel que le prévoit le gouvernement, est une ineptie, non pas envers l’écologie mais envers l’économie. La rentabilité des EPR, depuis la sortie de l’alternateur jusqu’à l’utilisateur, est un gouffre de pertes, non seulement en raison des coûts prohibitifs de lancement mais surtout en raison des pertes de charges (transformateurs et lignes aériennes nécessaires).

Les EPR seront non rentables, pourquoi s’enfermer dans ce raisonnement ?

Il faut savoir que l’électricité, pour être transportée, a besoin de câbles et de transformateurs. Ces éléments font chauffer l’atmosphère avant même de vous délivrer le moindre kWh aux habitations. C’est là la plus grande des déperditions de notre réseau électrique.

La solution, et la seule crédible du point de vue écologique et du point de vue économique, est la construction de 130 centrales de 100 MW telles que les centrales en cours de construction au Canada. Ces centrales fourniront la puissance nécessaire dans un rayon de 30 à 50 km seulement. La déperdition sera divisée par dix et le prix du kWh également divisé par dix.

Ces centrales ont la grandeur d’un terrain de football ; elles sont à taille humaine, sans risque, sans nécessité de la présence d’une rivière, ce qui était tout de même très important pour le refroidissement des réacteurs nucléaires des EPR.

Ces centrales de 100 MW seront refroidies par sel fondu et auront comme combustible le thorium ou équivalent. Il faut savoir que, dans les centrales nucléaires, rien que le refroidissement, par air et par eau, représente plus de 10% en moins de la rentabilité.

Si l’on a pu réduire la puissance d’une centrale de 20 fois sa taille, il sera probablement possible très rapidement de les réduire encore de 20 fois, soit des mini-centrales de 5 MW, c’est-à-dire 5 000 kWh (ce qui représente la puissance nécessaire pour un bloc d’immeuble ou pour une usine, par exemple).

Réduire le coût du kW est un problème de compétitivité. A ce jour, une nouvelle génération apparaît dans la fabrication de l’énergie : ce sont les Iter qui ont pour objectif de créer de mini soleils pour produire l’énergie. Nous utiliserons alors la fusion nucléaire, le modèle qui se construit en ce moment à Cadarache. Toutefois, il ne sera exploitable que dans 20 ou 30 ans. Il sera utile de voir si ce type de centrale pourra être miniaturisé.

En attendant, construisons des centrales de 100 MW sur le modèle canadien. Le problème n’est pas seulement de produire mais de transporter l’énergie au plus près de l’utilisateur.

Je pense que du point de vue écologique, la suppression des lignes à haute tension, tant pour le réchauffement climatique que les conséquences magnétiques, ne pourra qu’être acceptée par les écologistes.

L’alternative aux EPR est déjà prête

Ce n’est pas le principe des EPR que je mets en cause mais la dimension de production avec son acheminement. Viendra alors l’époque des centrales de 5 MW dont tout un chacun pourra se servir. Il n’est pas exclu, d’ailleurs, que de plus petites mini centrales encore 20 fois moins grandes, c’est-à-dire de 250 kW, apparaissent par la suite.

Ce qui est curieux dans notre pays, c’est qu’on a toujours un train de retard parce qu’on ne voit plus que le gigantisme au service de quelques grands intérêts.

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