Faire de l’année 2022 l’année de l’école

Est-ce en augmentant les salaires qu’on résoudra le problème du savoir ?

L’école est devenue un laissez-passer pour les grandes écoles et la faculté. Et encore, après avoir obtenu un Bac avec ou sans diplôme, on s’aperçoit qu’il faut encore une ou deux années préparatoires pour entrer dans les grandes écoles ; la faculté est devenue le fourre-tout : il n’y a plus d’excellence.

De plus, les grandes écoles sont-elles devenues le marchepied d’une entrée dans la vie, dans la jungle de la mondialisation ? Sont-elles le marchepied d’un prétendu savoir ?  Les diplômes que l’on obtient ne sont plus celui du savoir mais davantage  de ce que l’on ne sait pas.

On dit que le diplôme facilite l’entrée dans le monde du travail. Oui, ce fut le cas pendant longtemps mais aujourd’hui il faut surtout apprendre quand on est au pied du mur.

Faire de l’année 2022 l’année de l’école serait peut-être une excellente chose, comme le propose Michel Barnier.

Cependant, l’école, c’est d’abord l’affaire des professeurs. Il faudra accepter qu’au moins trois mois sur douze, ils puissent se remettre eux-mêmes à l’école du savoir ; c’est ce que l’on appelle la formation continue. Pour enseigner, il ne suffit pas d’avoir une page d’avance sur ses élèves, c’est donc d’abord aux professeurs qu’il faut s’adresser.

Quant aux élèves, nos enfants, il va falloir leur donner l’envie d’apprendre et pour cela, il faut leur expliquer le pourquoi « il faut savoir ».

On a supprimé, dans toutes les écoles et les facultés, ce que l’on appelait autrefois l’évaluation trimestrielle. Oui, on distribuait des prix au premier de la classe et l’on était fier d’être le premier. Être le major de sa promotion dans les grandes écoles ouvrait grand les portes du marché du travail.

Alors, me dira-t-on, les salaires sont trop bas dans l’enseignement. C’est probable mais je ne suis pas si sûr que ce soit l’augmentation des salaires qui augmentera le savoir.

Dans d’autres pays, les professeurs sont beaucoup mieux payés, et à juste titre, car ils sont aussi soumis à obligation de résultat, ce qui n’est pas le cas en France.

Il faut rétablir les diplômes, il faut redonner à notre jeunesse ce dont elle aura besoin demain et tout spécialement le savoir des langues étrangères : on ne peut pas commercer avec un pays quand on ne connaît pas sa langue.

Apprendre une langue étrangère, c’est à la maternelle qu’il faut commencer et même à la crèche. C’est à ce moment-là que le cerveau reçoit plus facilement mais faut-il encore que cet enseignement des langues soit dispensé par des professeurs qui la connaissent comme s’ils étaient natifs du pays en question.

Ce n’est pas une langue mais au moins deux langues étrangères qu’il faut apprendre. Alors, on me répondra : ils ont déjà du mal à apprendre le français…, c’est un concept et une réflexion imbéciles car l’étude des langues facilitera la compréhension et l’étude de notre propre langue.

Alors quelle langue apprendre ? Je vais en troubler certains mais l’arabe est une langue dont il ne faut pas faire l’amalgame avec la religion musulmane.

On peut très bien parler l’arabe et ne pas être musulman. Et dans 20 ans, un tiers de la population mondiale parlera l’arabe.

Notre marché à nous, c’est l’Afrique où l’arabe est la langue dominante, et ils seront plus de trois milliards d’africains dans 20 ans. Ce sont, et cela a été de tous temps, les amis avec qui on commerce, parfois avec difficulté, compte tenu de leur pouvoir d’achat, mais c’est à nous, Européens, de donner à ces pays les moyens économiques nécessaires pour se développer et reconquérir les déserts. Nous résoudrons ainsi les problèmes de l’émigration car tous ceux qui viennent de ces pays-là aujourd’hui préféreraient y rester, mais le fossé est trop grand entre leur pouvoir d’achat et le nôtre.

Bref, faire de l’année 2022 l’année de l’école, oui, mais en réformant de fond en comble les techniques du savoir, en réformant de fond en comble le système de progression du savoir. Il faut dire aux élèves à quoi va servir ce qu’ils vont apprendre. Il faut susciter l’envie du savoir.

C’est peut-être la première chose qu’il faudra mettre en place et, vous le savez comme moi, que je n’ai jamais pris la solution d’augmentation des salaires pour résoudre le social. J’ai proposé d’accroître le pouvoir d’achat par la baisse des prix engendrée par la suppression des charges sur le travail.

Apprendre à se distraire est une chose nécessaire mais il faut que cela engendre l’effort pour savoir.

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